Pendant les 4 premiers siècles de notre ère, le christianisme s'étend à la totalité des nations civilisées. Tous les vestiges de la musique païenne, Grèce incluse, disparaissent en même temps. C'est du chant de l'église chrétienne que dérivera toute la musique occidentale à venir.
Le plain chant est une mélodie recouvrant un nombre de degrés restreints de l'échelle musicale, où l'unité de temps est indivisible (à l'inverse de nos unités modernes que l'on peut décomposer en noire, croche, etc.), ce qui donne une grande impression de calme et d'égalité. C'est une musique strictement vocale que l'église a délibérément opposée à des manifestations instrumentales profanes. Il est probable que les mélodies primitives soient la continuation de coutumes anciennes d'origines orientales avec un apport de traditions juives.
L'église primitive ne tolère la musique que, comme moyen de perfection morale, et comme une partie quelconque du culte divin. Elle ignore la notion de musique à écouter et charge la mélodie d'une tâche bien déterminée : transmettre un texte, une doctrine. La musique profane est interdite à l'église et l'on met les chrétiens en garde contre elle-même en dehors, car elle est dangereuse pour l'âme. C'est avant tout une réaction contre un passé alors récent englobant les coutumes païennes et celles du temple de Jérusalem (utilisant des instruments bruyants).
Le but recherché : recueillement, sérénité, détachement des choses de ce monde. Le raisonnement va très loin, ce n'est pas la beauté de la voix qui plaît à dieu, mais la pureté de l'intention (même si l'on chante faux). D'où l'esthétisme du plain chant, une mélodie sans éclat dont le but n'est pas de distraire, embellir, orner, mais de servir la liturgie, transmettre en amplifiant, le sens des paroles sacrées. Du moment que la musique a une stricte obligation de forme très définie, il n'y a pas de composition libre et personnelle.
Au moyen-âge, si c'est une vertu de recopier un texte d'autrui, il est douteux qu'une composition reçoivent des encouragements. Pour l'église il faut exécuter ce que l'on a reçu de la tradition sans le déformer. Aucune place pour l'initiative individuelle n'est permise. Il faudra attendre 10 siècles pour que bien timidement quelques musiciens commencent à échapper à l'oubli. Ce qui compte, c'est la transmission des paroles sacrées.
C'est l'empereur Constantin (272-337) qui par l'édit de 313, autorise la liberté de culte de toutes les religions et met ainsi fin à la persécution des chrétiens. Il se convertira au christianisme et favorisera l'essor de la religion chrétienne. Ainsi, dès le règne de Constantin, le pouvoir politique et religieux, bien que séparés, ne sont plus dissociables car le détenteur du pouvoir politique qui se prétend « désigné par Dieu », participe et exerce son autorité sur l'église. En retour, les évêques s'emploient à préserver leur autorité sur les choix dogmatiques.
La Chrétienté libre : la croissance (IVe-VIe siècle). Après l'édit de Constantin, les fidèles croissent en nombre, et l'histoire se fait plus confuse par la seule existence de ce grand nombre. Que savons-nous de la liturgie à Rome même ? Le culte se développait lentement et continuellement. Le nombre de fêtes, très restreint au début, s'accroissait peu à peu : Pâques, la Pentecôte, l'Epiphanie... La fête de noël n'est rentrée à Rome qu'au IVe siècle. L'office n'était pas réglé avec la minutie que nous connaissons. A cette période, appartient une institution qui dominera toutes les questions liturgiques et musicales pendant plusieurs siècles : l'ordre de Saint-Benoît. Il a laissé une large place au chant ; à sa mort, peu avant 547, l'office monastique était constitué, à peu de chose près, comme il est à présent.
La messe traditionnelle comprend le propre (variable d'une fête à l'autre) et le commun.
A cette époque, l'exécution de certaines pièces a semblé trop difficile pour une assistance de plus en plus nombreuse, et de moins en moins instruite. En conséquence, on voit l'apparition de chantres (chanteurs) de métier. A la fin du VIe siècle, saint Grégoire, rentrant de Constantinople, aurait compilé un répertoire destiné à toutes les églises latines. Ce dernier serait celui que nous chantons à présent. En réalité, c'est un récit fait par Jean Diacre à la fin du IXe siècle, soit 3 siècles plus tard. 3 siècles de guerre, d'incertitudes qui sans jeter un total discrédit laisse une place importante à l'absence de précisions historiques.
Le chant grégorien ignore la régularité d'appui des barres de mesure. C'est un rythme libre dont la souplesse fait toute la beauté. Le caractère de son interprétation d'époque reste très discuté. Celle adoptée presque partout est celle dont les règles ont été fixées vers 1900 par les bénédictins de Solesmes.
Le terme de trouveur est un terme général qui désigne une importante école de poètes musiciens en langue vulgaire, s'exprimant par des chansons strophiques de forme définie.
On les divise en 4 groupes :
Concernant la transcription musicale des chansons de trouveurs, les spécialistes restent aujourd'hui encore très divisés à propos des altérations et du rythme.
Il est impossible d'imaginer les particularités de la musique ancienne si l'on regarde à travers le prisme du solfège actuel. La notion de hauteur absolue, par rapport à un diapason ne date que du milieu du XIXème siècle (1859 pour la France). Jusqu'au XVIIème siècle, la mesure ne se comptait pas 1, 2, 3 etc. mais 1, 1, 1, etc., et ce n'est qu'au début du XXème siècle qu'elle prit la rigueur que l'on lui connait aujourd'hui.
Dans la musique grecque, les notes portaient des noms compliquées (ex. hypate des hypates, c'est-à-dire la note grave du tétracorde des graves), mais dans la pratique on se servait de syllabes conventionnelles (té, ta, tê, tô). La notation n'intervenait pas dans le solfège.
Au moyen-âge, vers le IXème siècle, on désigna les notes par des lettres appelées clefs. Plusieurs systèmes se succédèrent. Celui qui a survécu et qui est encore en usage aujourd'hui donne une lettre à chaque degré de l'octave à partir du la grave.
A B C D E F G
Actuellement : la si do ré mi fa sol
Pour les octaves supérieurs, on reprit les mêmes lettres sous d'autres formes : minuscules, ou redoublées.
Mais le B, note mobile, pouvait correspondre à notre si bémol, soit à notre si bécarre selon qu'il était haut ou bas, on écrivit la lettre B de deux façons différentes : B molle (mou) écrit rond (B rotundum), ou le B durum (dur) écrit carré (B quadratum). C'est à partir de cette différence que l'on en a tiré le bémol et le bécarre qui n'étaient pas, au début, des « altérations », mais deux formes différentes de la même note.
C'est en quelque sorte pour distinguer ces deux notes que fut inventée au XIème siècle, la solmisation, attribuée à Guy d'AREZZO qui prit les syllabes dans l'hymne à Saint-Jean Baptiste, Ut queant laxis. Plus tard, s'introduisirent le fa dièse (XIIème siècle), le do dièse (XIIIème siècle), le mi bémol (XVème siècle), puis d'autres encore toujours pour souligner une différence et non comme nous le concevons aujourd'hui pour augmenter ou baisser la note d'un demi-ton. Le système, devenu insuffisant, fut cependant conservé au prix d'aménagements compliqués et inefficaces qu'on appela musica falsa ou ficta.
Ne pouvant nous mettre d'accord, les latins gardèrent les syllabes, les germains les lettres ; les anglais prirent le B pour si naturel et les allemands pour si bémol, ajoutant H pour le si naturel. C'est à ce moment que les altérations prirent leur sens actuel, très différent de l'ancien. Même incohérence pour la syllabe ut qui fut remplacée par Do dans la pratique (XVIIIème siècle) sans pour autant disparaître de la théorie.
A) Antiquité.
Grèce mise à part, la notation musicale dans l'antiquité est incertaine. Il est sur qu'elle ne jouait pas le même rôle que chez nous. Elle fut surtout une sorte d'aide-mémoire qui suit la composition ou la transmission.
La notation grecque est la seule que nous sachions lire avec certitude. On a démontré qu'elle ne peut pas être plus vieille que le IIIème siècle avant J.-C. Elle est à base alphabétique. Il y a deux notations qui se doublent et qui dérivent toutes deux de l'alphabet usuel : l'une dite vocale, l'autre, dite instrumentale. A ces signes de hauteur, on pouvait superposer des signes de durée analogues à ceux dont on se sert encore aujourd'hui en métrique, et des points marquant les accents.
La notation grecques disparut vers le IIIème ou IVème siècle de notre ère sans laisser de trace tout en restant connue des musicographes. La musique chrétienne resta elle sans notation du IVème au IXème siècle. C'est au début du IXème siècle que paraissent les premiers neumes.
B) Moyen-Age
* neumes
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